Le Centre du cancer Segal fait « un petit pas » qui pourrait mener à un « pas de géant » pour vaincre le cancer, à l’instar de la conquête de la lune.
Pendant le mandat de l’ancien président Barack Obama, l’Institut national du cancer des États-Unis, qui fait partie des National Institutes of Health, a lancé l’initiative « Cancer Moonshot » dont l’objectif ambitieux n’est rien de moins que l’élimination du cancer tel que nous le connaissons. La Maison-Blanche s’est engagée à verser un milliard de $ en nouveaux fonds pour réaliser en cinq ans ce qui aurait demandé dix ans de recherche sur le cancer.
On a appelé le projet « moonshot » pour établir une analogie entre la recherche sur le cancer et la mobilisation des ressources financières et intellectuelles qu’a exigée la réussite du projet américain ayant permis aux hommes d’atteindre la lune.
Le Centre du cancer Segal à l’HGJ, au nom de l’Université McGill et en collaboration avec l’Université de Victoria et le Centre de protéomique de Genome BC et de l’Université de Victoria, est maintenant associé à cet effort. Le Centre développera des technologies de protéogénomique pour identifier les protéines qui sont activées par des mutations génétiques dans les tumeurs cancéreuses et transposer ses résultats en soins cliniques efficaces.
« La protéogénomique nous permet de pénétrer au cœur de la mutation qui provoque la formation du cancer et d’identifier les protéines qui stimulent sa croissance et sa propagation », explique le Dr Gerald Batist, directeur du Centre du cancer Segal et directeur par intérim de l’Institut Lady Davis.
Une décennie d’études génomiques a permis de conclure qu’il est essentiel de creuser jusqu’au plus profond de l’activité protéomique, étant donné que les protéines constituent la substance ciblée par les molécules thérapeutiques. Autrement dit, une mutation génétique doit exprimer une protéine identifiable qui deviendra la cible d’un médicament conçu pour empêcher la réplication des cellules malignes.
L’HGJ et l’Université McGill sont devenus des chefs de file dans le domaine de la protéomique clinique avec l’arrivée du Dr Christoph Borchers à l’ILD comme titulaire de la chaire en biologie moléculaire de la famille Segal. Le Dr Borchers, qui est également directeur du Centre de protéomique de Genome BC et de l’Université de Victoria, joue un rôle déterminant dans l’avancement de l’analyse protéomique.
« La génomique a permis d’améliorer les taux de réussite des traitements contre le cancer, explique le Dr Borchers. Toutefois, l’approche protéogénomique, fusion entre la protéomique et la génomique, offre un potentiel encore plus grand dans la prédiction de l’efficacité des traitements contre le cancer que chacune de ces disciplines prises individuellement. »
« Un autre élément de cette recherche, ajoute le Dr Batist, est le caractère prometteur des immunothérapies, qui activent les protéines contrôlant le système immunitaire pour les amener à signaler aux mécanismes de défense naturelle du corps de détruire les cellules cancéreuses. En améliorant nos résultats dans l’identification des biomarqueurs protéomiques, nous pourrons déployer des médicaments de précision mieux adaptés pour traiter le cancer spécifique du patient. »